PHIL : Tchÿip…Tchÿip !
ZÒFI : Tchÿip … Tchÿip, quoi ? On dirait que tu t’entraines à une nouvelle langue…
PHIL : C’est l’emmerdation, ça, pas une nouvelle langue
ZÒFI : Ok… Une langue ancienne comme nous-mêmes… Palé ban mwen !
PHIL : Je viens de recevoir un coup de fil de mon compère Tètè, de Gourbeyre…
ZÒFI : Je vois, ton ami frère… Ne me dis pas que…
PHIL : Non. Il est très malade, mais ça ira encore quelques temps. Ce qui me fait mal c’est que ça fait des années qu’on doit se voir… Et qu’on n’y arrive pas
ZÒFI : Je comprends. Lapointe-Gourbeyre ou Gourbeyre-Lapointe, la journée… c’est un voyage long et fatiguant
PHIL : Et, à nos âges, aucun de nous ne conduit plus la nuit…
ZÒFI : Heureusement qu’il y a le téléphone portable, mais quand même, on s’est perdu de vue.
PHIL : Avec tous ces embouteillages, tout le temps en continu.
ZÒFI : Je ne sais plus s’il a encore des dents, des yeux, des jambes…
PHIL : Bientôt, c’est à coups de klaxon que le monde raisonnera
ZÒFI : En litres d’essence, en traites de voiture, en heures de travail perdues dans les bouchons
PHIL : En accidents de la route qu’ils compteront leurs morts…
ZÒFI : Sans plus pouvoir se donner la main, se rencontrer, se rassembler
PHIL : En conclusion, la merde c’est maintenant.